Masterchef: The professionals [BBC 2], du suspense à la 24

Le parallèle entre l'univers de l'espionnage décrit dans '24' et celui des cuisines bien propres de Masterchef est frappant

Dans le monde de la grande cuisine, on parle aussi de brigades, le timing des opérations est important, les apprentis en bavent... Des éléments qui contribuent à la grande similitude entre les 2 émissions.

Mais commençons par une brève description de l'émission de la BBC. Elle existe depuis longtemps, j'ai eu l'occasion d'en voir une adaptation en Allemagne.
Celle-ci n'a pas dû remporter beaucoup de succès.

[Addendum du 07.09.2010: en fait, je serais bien incapable de vous dire ce que j'avais vu à l'époque, je pensais à une émission avec le chef étoilé Christian Rach, dont la mélancolie apparente me rappelle aussi la physiognomie de Michel Roux dont il est question plus bas.
Christian Rach, une étoile du Michelin
Je constate juste qu'une émission dans la même veine vient d'être lancée par SAT1, mais avec des amateurs seulement: Deutschlands Meisterkoch
Je n'ai pas regardé cette émission, mais le critique de la Süddeutsche Zeitung
se lamente de devoir encore regarder un télé-crochet [castingshow].
Une émission comparable a déjà été diffusée en France, probablement sur TF1. Oui, comme je viens de le vérifier, sur TF1, où ils ont gardé le nom anglais Masterchef, il était sans doute trop risqué de traduire par "maître-queux" voire "maître-coq"]

La nouveauté tient dans "The professionals". Les candidats ne sont pas des amateurs, ils sont sensés avoir au moins quelques années de pratique derrière eux. Parfois tout de même, lors des épreuves de sélection, on peut se poser des questions sur l'avenir de la cuisine anglaise... Pour ceux qui croient qu'elle a un passé.
Les candidats doivent passer une première épreuve éliminatoire: lever des filets puis les cuisiner en 20 minutes par exemple. Là, dans la partie technique, peu de chances de simuler, on sait lever un filet ou pas, tout juste l'espoir de se rattraper aux branches en improvisant un bon assaisonnement.
Les candidats ne sont qu'au début d'un long parcours du combattant. Ils sont ici jugés par la sous-chef de Michel Roux, dont la phrase favorite est "je ne pourrais pas présenter ça à Michel" et "Greg the Egg", un chef très médiatique, très peuple, le genre à s'écrier "Miam!miam!"

À votre avis, lequel est Greg the Egg?



Après ce premier obstacle, les candidats ont l'honneur de rencontrer, Michel Roux, chef ayant 2 étoiles au Michelin.
Toutes les épreuves sont minutées, avec des tâches toujours plus surprenantes.

Sur la forme comme sur le fond les similitudes avec 24 sont nombreuses.

Ce qui est particulièrement frappant, c'est le rapport à l'autorité: les héros doivent s'y soumettre tout en sachant faire preuve d'anticonformisme.
Le temps joue un rôle majeur, le soufflé va-t-il être prêt au moment de servir? C'est aussi poignant que de se demander si la bombe va exploser.
Les répétitions "pour ceux qui ont manqué le début", donnent ce caractère de messe paienne si frappant dans les productions américaines. Les secondes n'en finissent plus de s'écouler. Dramatisation à outrance donc, avec des images qui se doivent d'être dynamiques.

En définitive, ces deux séries appartiennent à une esthétique qui se répand au cinéma comme à la télé, celle de la BD à super-héros.