Poème de Noël

Les traditions se perdent. Heureusement, mon petit neveu a semblé se souvenir d'un de ces rites empoussiérés.

C'est avec fierté que je l'ai écouté réciter le poème qu'il avait écrit à Germaine à l'occasion de la remise des cadeaux.
Jugez par vous-même:


Ronde des Cadeaux

Germaine, sans être ma cousine,
Votre souhait, j'y opine,
Il faut qu'on en convienne, Germaine,
Qu'après un long dodo,
Chacun ait son présent.

Les chaussettes sont pleines, Germaine
Vidons-les sans prolégomènes
Prénoms et cadeaux, en une folle danse,
jouent aux correspondances.

Aglaé trouve ses azalées,
À Renée son beau bonnet,
À Francoise, les framboises nicoises
Gertrude a toute ma gratitude,
Cunégonde aura sa mappemonde et Radegonde sa perruque blonde
Raymonde une table ronde,
Véronique des serviettes hygiéniques,
À Éliane des lianes, Élodie une mélodie,
Pour Désirée une toile cirée, à Thais la crêpe au mais

Mais, à vous Germaine, que reste-t-il?
À trop chercher, je me sens tout débile!
Silène a déjà un tatouage sous l'aine,
Carmen, un livre de Henri Heine,
Julienne, un séjour dans un hôtel cher du Maine.

Vous plaire, Germaine,
Quelle tache sysiphéenne!
Où cela nous mène!
J'y suis Germaine, à vous les cyclamens!

Ainsi soit-il.
À Germaine les cyclamens!

Seule faute de goût, les cyclamens étaient blancs, symboles de pureté. Et pourtant Germaine a vécu heureuse avec  beaucoup d'enfants.

Folle de la messe?

Je me suis demandé s'il s'agissait d'un canular, mais on peut acheter ce livre pour environ 12$:
"La Position du missionnaire / Mère Térésa en théorie et en pratique"

 Si c'est pas vendeur ça, coco! Inutile de préciser que le livre ne doit pas être gentil tout plein.
L'autre titre envisagé était "Sacred Cow" [~"Vache Sacrée"], mais selon l'auteur, cela aurait été de mauvais goût.

Pour les détails, voyez Wikipédia (en)

Cercle polar

Le meilleur dans les polars, ce sont souvent les titres. Cette rubrique, mise à jour au fur et à mesure, sera l'occasion d'en évoquer. Avec parfois résumé à la clé.

1. "Le maniaque de la presse"
Une plongée dans le milieu viticole

2. "Exquis maux"
Une plongée dans le milieu sado-maso

3. "L'empire de l'essence"
Thriller avec cheikhs en blanc et agents secrets en noir.







Lu pour vous: Joachim Zelter

Zelter n’aime pas les intrigues, il nous raconte ce qui advient du point de vue son personnage principal.

Celui-ci est toujours déplacé, ayant l’impression de jouer un rôle et surveillant les réactions de son public.
Ainsi du jeune homme qui ne sait pas lire [“Die Würde des Lügens”, ~ “Noblesse du mensonge”], du docteur en philologie anglaise amené à enseigner l’allemand dans une université américaine [„Briefe aus Amerika“, c.à.d. „Lettres d’Amérique”] ou encore de l’homme politique souffrant d’amnésie suite à un accident de voiture [“Der Ministerpräsident” ~ “Le Ministre-Président” / ”Le premier ministre”].

Le héros tente de se fondre dans ce monde auquel il semble étranger. Il est spectateur de son devenir, cherchant à s’adapter
Malgré ses efforts cependant, le décalage demeure, source de malentendus comiques.

Extrait avec l'aimable autorisation de l'auteur et de l'éditeur
Le Ministre-Président [~Le premier ministre]


Page 1

Ce qu'est un dimanche, je voulais le savoir. Car c'était dimanche. C'est ce que la doctoresse m'avait dit. Donc je lui demandai ce que c'était, un dimanche. Et sa réponse fut: un dimanche, c'est un jour. Un jour parmi d'autres. Il n'y a pas seulement un jour mais beaucoup de jours. Aujourd'hui un jour, demain un jour, après-demain un jour... C'était limpide.

Je voulus un chiffre, une approximation, combien de jours pouvait-il bien y avoir: 300 jours, 600 jours, 1000 jours? Non, dit la doctoresse, il y a sept jours. Seulement sept jours? C'était peu. Elle me demanda si par hasard je connaissais certains de ces jours? Non, aucun de ces jours ne m'était connu. Elle me cita le dimanche comme exemple. C'était un jour, dit-elle. Si peut-être d'autres jours me venaient à l'esprit? Et je dis Lunedi. C'était un jour qui me venait à l'esprit. Et elle dit: oui, c'est presque ça, lundi, sans la lune et elle cita d'autres jours: mardi, mercredi et je lui nommais les jours restants, jeudi et vendredi et samedi et elle était contente.

Sept jours, quatre saisons, dix doigts, douze mois, 26 lettres dans l'alphabet et beaucoup d'autres...”

À noter que ce roman faisait partie des livres sélectionnés pour le prix du livre allemand [ Deutscher Buchpreis ] 2010, une récompense destinée "à répondre aux besoins des supermarchés culturels en manque de bestsellers" selon certaines mauvaises langues.

Le livre est disponible en allemand chez Klöpfer & Meyer:

Joachim Zelter
Der Ministerpräsident. Roman
2010, 192 pages, relié avec couverture
ISBN 978-3-940086-83-9
€ [D] 18,90 / [A] 19,50 / sfr 28,90*

Pour ceux qui pensent à leurs poches, la version idoine est prévue pour février 2012 (190 pages, 9,95€ en Allemagne, 14,90 CHF
ISBN 978-3-86351-103-6)

Sur le web:
A pior Banda do Mundo (Vol.1)
O Quiosque da Utopia



Extraits de la bande originale de cette BD, où le groupe joue en fait un rôle marginal:

"Diminuendo and crescendo in blue", de "At Newport, 1956", Duke Ellington:


"Well, you needn't", de "Monk's Music",  Thelonius Monk, Riverside 1957:



"One for my Baby", de "Songs for distingué Lovers", Billie Holiday, Verve 1957:





"Blue Train", John Coltrane, Blue Note 1958:




"Ah Um", Charles Mingus, Columbia 1959:




"Soul Station", Hank Mobley, Blue Note 1960:




"New Delhi" de "The Cannonball Adderley Quintet Plus", Riverside 1961:





"Winter Moon","Stan Getz with guest artist Laurindo Almeida", Verve 1963:




"Free for All", Art Blakey & The Messengers, Blue Note 1964:




"The minimalism of Erik Satie", Vienna Art Orchestra:




"No pain for cakes", Lounge Lizards, Island 1987:



"Where in the World", Bill Frisell, Elektra/Nonesuch 1991:




["Madame Marie's Temple of Knowledge", Kamikaze Ground Crew, New World 1993] en remplacement, "Duke's Entrance", du même groupe:



"Grand Guignol", Naked City, Avant 1993:



"Carnet de routes", Aldo Romano/Louis Sclavis/Henri Texier, Label Bleu 1995:




"Fábula", Maria João, Verve 1996 (pas trouvé):

en remplacement "Valsa Brasileira":



"Azul", Carlos Bica, EmArcy 1996